Avec la Loi pour une République numérique de 2016, la France a été pionnière dans l’adoption d’une stratégie globale d’open data des pouvoirs publics. Ainsi, depuis octobre 2018, les collectivités de plus de 3500 habitants (ou comptant plus de 50 agents), ainsi que les entreprises délégataires de service public, sont tenues d’ouvrir leurs données. Si les métropoles se sont rapidement saisies du sujet, les petites et moyennes collectivités ont elles aussi des bénéfices à retirer de l’open data. Leurs données sont moins importantes en volume. Pour autant, elles constituent un outil précieux d’aide à la prise de décision. Alors, quels sont les bénéfices d’une stratégie d’open data ? Et quels sont les enjeux spécifiques aux collectivités les plus petites ? Zoom avec Abylon.
En octobre 2020, l’ensemble des régions françaises, 60% des départements et plus de la moitié des collectivités territoriales comptant plus de 100 000 habitants avaient publié au moins un jeu de données ouvertes. En d’autres termes, des données qui peuvent être consultées, partagées ou exploitées par tout citoyen, acteur économique ou association qui s’en saisit. Cette démarche n’est pas obligatoire pour les plus petites collectivités. Pourtant, certaines d’entre elles se sont aussi mobilisées et ont enclenché une démarche d’open data.
Quels bénéfices les collectivités peuvent-elles attendre d’une stratégie d’open data ?
Renforcer les liens avec les citoyens. Les données générées par une collectivité sont nombreuses et concernent l’ensemble de ses champs d’intervention : état civil, infrastructures, transports, éducation, fiscalité… En publiant des données ouvertes, les collectivités territoriales se donnent les moyens de construire une communauté d’utilisateurs qui vont exploiter les données. La crise sanitaire liée au Covid-19 a mis en avant l’intérêt de cette démarche. Des citoyens se sont en effet auto-saisis de données ouvertes pour développer des services comme “Vite ma dose”, qui vise à faciliter la prise de rendez-vous de vaccination. Un service sur lequel s’appuient désormais les pouvoirs publics. Les collectivités territoriales qui ouvrent leurs données ont tout intérêt à être proactives pour inciter les acteurs de leur territoire à s’en saisir. Par exemple, certaines collectivités développent des partenariats avec des établissements d’enseignement supérieur. Les collectivités fournissent des données, les étudiants les analysent dans le cadre de leur formation. Autre exemple : les hackathons. Ces événements peuvent être organisés à partir de jeux de données ouvertes dans le but de répondre à une problématique spécifique. La collectivité mobilise alors une communauté pour la création de nouveaux services.
Créer de nouveaux services ou améliorer les services existants. De nombreuses applications mobiles ont été développées à partir de données ouvertes pour faciliter le quotidien des citoyens. La métropole de Lille, par exemple, a développé l’application ByCycle pour visualiser des stations de vélos en libre service à proximité. “Rennes métro bus” permet quant à elle d’accéder facilement aux horaires des bus et métros, de chercher des itinéraires, d’être informé des travaux ou arrêts sur les lignes…
Consolider la transparence. Entrer dans une démarche d’open data, pour une collectivité, c’est se doter d’un outil supplémentaire de transparence de l’action publique. Les données de collectivité constituent une source d’information essentielle pour les citoyens. Elles contribuent à une meilleure compréhension des activités et politiques menées. Les collectivités territoriales ont donc tout intérêt à investir dans l’open data pour créer une relation de confiance avec leurs usagers. Au Royaume-Uni, la Open Knowledge Foundation a développé, à partir de 2007, le site “Where does my money go ?”. Ce site, basé sur les données publiques open source, permet aux contribuables d’outre-Manche de mieux comprendre comment l’argent des impôts est utilisé. Lauréat du Prix “Show us a better way” remis par le gouvernement en 2008, il propose une présentation accessible des données fiscales. Le site expose ainsi le coût par jour et par habitant de certains services (santé, éducation…), à l’échelle du pays mais aussi à différents échelons locaux.
Les petites et moyennes collectivités sur le chemin de l’open data
Mettre en place une stratégie d’open data ne s’improvise pas. Les collectivités territoriales se doivent de monter en compétences pour partager des données exploitables et réutilisables. L’enjeu de la standardisation des données et de leur organisation est en effet central. Les petites et moyennes collectivités ne peuvent pas toujours se doter d’un data scientist ou d’un chief data officer. Mais des solutions existent pour les aider à mettre en place leur stratégie d’open data.
De nombreuses collectivités de petite taille s’appuient sur des portails mutualisés. Ainsi, la métropole de Montpellier a enclenché une dynamique d’open data élargie. Sur les 30 communes membres de la métropole, 20 se sont engagées dans cette initiative. Parmi elles, une dizaine comptent moins de 3500 habitants. La métropole a donné l’impulsion, les plus petits territoires ont pris part à l’initiative. Un choix gagnant pour tous : l’enjeu de l’ouverture des données publiques réside aussi dans la possibilité de croiser différents jeux de données. En Occitanie, c’est la préfecture de région qui a soutenu 15 petites et moyennes collectivités dans leur stratégie open data. Au cours de ce projet, la ville de Castelnaudary a, par exemple, choisi de publier ses données sur son site. Celles-ci sont hébergées par Etalab, qui intervient alors en soutien technique.
Chez Abylon, nous sommes convaincus que les collectivités, quelle que soit leur taille, peuvent bénéficier de l’ouverture des données. Nos consultants spécialistes de la data vous accompagnent dans la définition de votre stratégie open data pour faire de vos données un outil au service de la transparence et de la création de services innovants pour les citoyens.