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Data scientist, chief data officer : ce que les spécialistes de la donnée apportent aux territoires

12 octobre 2020

Avec la multiplication des initiatives smart city, les données s’imposent comme la pierre angulaire de la transformation des collectivités territoriales. De plus en plus, la data est au cœur des projets des villes, des communautés d’agglomération et des métropoles. Les données massives (big data) produites ou détenues par le secteur public rendent possibles de nombreuses innovations… à condition de traiter et valoriser ces données pour en retirer des informations pertinentes. Face à ces changements, les collectivités territoriales font évoluer leur organisation interne pour tirer pleinement parti des données dont elles disposent. C’est ainsi que les professionnels de la donnée font peu à peu leur entrée dans la sphère publique. Quelle place ces agents occupent-ils dans les collectivités ? Abylon vous partage ses observations sur ces nouveaux métiers dans le secteur public.

 

L’administrateur général des données : un rôle d’abord créé au niveau national

L’augmentation du volume de données disponibles nécessite toujours plus de capacité à gérer et à structurer ces données pour prendre des décisions. De nouveaux métiers liés à la donnée émergent : analystes, scientifiques de la donnée, agents de performance, agents d’évaluation, etc. Parmi eux, une fonction tend à devenir de plus en plus courante, tant dans le secteur public que privé : le chief data officer, ou administrateur général des données.

Dans la sphère publique, c’est l’État qui a été le premier à recruter un administrateur général de la donnée, en 2014. Son rôle ? Développer une culture de la donnée dans l’administration. Ses missions au quotidien consistent à s’assurer de la qualité des données dont l’État dispose et à faciliter leur circulation entre les administrations, les chercheurs, les entreprises et les citoyens. Il va donc bien au-delà de l’open data, auquel on tend souvent à réduire l’action publique en matière de données. L’administrateur général des données est également impliqué dans la création de données et chargé de déployer de nouvelles méthodes de prise de décision, fondées par exemple sur des approches big data.

 

Dans les collectivités territoriales, le data scientist aux côtés du chief data officer

Le data scientist est un spécialiste de la science des données. Pour exercer ce métier appelé à se généraliser dans les collectivités avec les initiatives smart city, il s’appuie sur trois compétences : une expertise statistique et informatique, une connaissance des bases de données, une expérience métier. Sa mission consiste à traiter et valoriser les données générées par la collectivité et les usagers du territoire. Il gère les informations entrantes pour en faire des outils d’aide à la prise de décision. Pour cela, il structure les données, par exemple en comparant les types de données disponibles et les moyens de stockage. En d’autres termes : il exploite la donnée pour lui donner du sens. Il se distingue du statisticien par sa capacité à imaginer de nouveaux modèles d’analyse. Cette compétence lui permet par exemple de traiter des données brutes et hétérogènes qui peuvent difficilement être appréhendées avec des outils classiques.

Au-delà de ces missions techniques, le data scientist occupe souvent une fonction transversale au sein de la collectivité. Il accompagne tous les projets impliquant de la donnée et assure le lien entre les services générant ou exploitant des données, ainsi qu’avec des entreprises qui portent des projets basés sur la data. Souvent, les collectivités territoriales recrutent un data scientist pour soutenir la volonté de promouvoir la donnée comme facteur d’efficience du service public, mais aussi pour favoriser l’innovation sur le territoire. Ainsi, depuis 2017, la métropole de Lyon a recruté un data scientist pour gérer 900 jeux de données accessibles au grand public sur la plateforme data.grandlyon.com. Ce professionnel de la data a été intégré dans une organisation repensée. En effet, la métropole de Lyon a créé à cette occasion une Direction de l’innovation numérique et des systèmes d’information qui regroupe tous les acteurs de la collectivité impliqués dans la politique open data.

 

La data science : pour quelles applications ?

La data science met les données au service de l’action publique sur le territoire. Le traitement des données constitue une aide précieuse à la prise de décision, qui peut être fondée sur des informations chiffrées et objectivées, et la simulation de scénarios précis. La data contribue à évaluer l’efficience des actions menées en mesurant leurs effets dans le temps. C’est aussi un outil au service de l’information du public, ce qui contribue à renforcer la transparence de l’action publique. Dans les villes intelligentes, les projets les plus courants restent pour l’instant centrés sur l’open data avec par exemple l’ouverture de données sur les transports en commun ou la mise en place de plateformes de concertation citoyenne ou encore des applications de signalement. En interne, elle est porteuse d’une plus grande efficacité opérationnelle pour les collectivités territoriales.