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S’appuyer sur la donnée pour revitaliser les centres-villes

29 mars 2021

La vitalité des centres-villes s’est imposée, ces dernières années, comme l’un des axes prioritaires des politiques de développement et d’attractivité des villes. C’est notamment le cas des villes moyennes, dont les centres-villes sont affectés par une triple concurrence : les centres commerciaux de périphérie, les grandes aires urbaines métropolitaines qui concentrent l’activité économique et le développement du commerce en ligne, renforcé par la crise sanitaire. C’est pour faire face à ses enjeux que le programme Action Cœur de ville a été mis en place. À l’heure actuelle, plus de 200 villes moyennes sont engagées dans cette démarche. L’ambition est double : améliorer la qualité de vie des habitants et renforcer le rôle moteur de ces villes dans le développement du territoire. La smart city a des réponses à apporter à ces problématiques, notamment par l’usage de la data. Des solutions digitales d’autant plus pertinentes que les centres-villes ont été fragilisés par la crise sanitaire.

 

Des solutions innovantes pour soutenir l’attractivité des centres-villes 

Dans la perspective de renouvellement de l’attractivité des centres-villes, les solutions numériques constituent des leviers importants pour renforcer le dynamisme de ces zones. Pour les commerçants, il peut s’agir de mettre en place une présence sur le web ou de proposer des services comme le click-and-collect. Pour les associations de commerçants ou les organismes consulaires, cela passe par exemple par la création de places de marché numériques. Du côté des collectivités territoriales, les axes d’action sont potentiellement très nombreux. Pour identifier à quelles actions la priorité doit être donnée, la data est un outil très utile. C’est dans cet esprit que, fin 2019, la Banque des Territoires a lancé, en partenariat avec l’association Opendata France, un appel à manifestation d’intérêt (AMI). L’enjeu : identifier les jeux de données pertinents pour soutenir l’attractivité des villes et notamment leurs centres. Deux thématiques ont émergé de cet AMI, l’attractivité commerciale et la mobilité. Sur ces deux sujets, les collectivités disposent de très nombreuses données. Aujourd’hui, le défi consiste à s’en saisir pour les valoriser et les transformer en levier de développement. C’est le sens de l’accompagnement que nous proposons aux collectivités territoriales.

 

La data : un outil pour développer le commerce de proximité

Selon l’Institut pour la ville et le commerce, le taux de vacance commerciale croît d’un point par an depuis 2010. Pour tenter d’enrayer la désertification des centres-villes, de nombreuses communes ont mis en place des actions basées sur la data. La Communauté d’agglomération de Saint-Nazaire a ainsi réussi à réduire la vacance commerciale, passant de 20% en 2014 à 11,5% en 2019. La mise en place d’une stratégie data pour le centre-ville a permis de suivre l’activité des commerces pour mieux piloter la politique de la ville et accompagner les porteurs de projets.

La ville de Grasse s’est elle aussi appuyée sur la data dans le cadre de sa démarche de revitalisation du centre-ville. Elle a fait appel à la start-up MyTraffic qui utilise des données GPS anonymisées et des mesures de flux piétons pour créer des algorithmes de simulation de fréquentation. Les résultats sont livrés à la collectivité territoriale sous la forme de cartes de chaleur, un document de datavisualisation qui permet d’appréhender facilement les grandes tendances. Cette solution numérique contribue aussi à mesurer les effets des différentes actions d’attractivité mises en place (mesure de l’impact d’événements, de l’arrivée de nouvelles enseignes, de changements d’horaires…). Forte de cette connaissance fine du centre-ville (flux piéton, profil des usagers, lieux les plus fréquentés), la commune peut accompagner des porteurs de projets dans le choix de l’emplacement de leur future boutique. Ces données sont également une source essentielle d’information dans une perspective de piétonisation de rues.

 

Améliorer la mobilité en centre-ville grâce aux données

La mobilité est un secteur dans lequel l’usage des données se développe rapidement. Collecter des données sur les déplacements des citadins permet aux communes d’avoir une représentation plus précise des trajets, de mieux comprendre la répartition des modes de transports (bus, tram, voiture, vélo…) et la demande de transport à toutes les heures de la journée. La visualisation de ces données constitue un outil précieux dans la prise de décision, notamment lorsqu’il s’agit de faire évoluer les infrastructures urbaines. En effet, mieux connaître les besoins des citoyens constitue la première étape de planification des transports.

Certaines villes développent des solutions numériques pour faciliter la mobilité des usagers en leur fournissant des informations en temps réel. C’est le cas de la ville de Soissons : en partenariat avec l’entreprise Parking Map, elle a déployé une solution de stationnement intelligent afin de fluidifier la circulation dans l’hyper centre. Ces informations sont accessibles sur l’application mobile de la ville ou sur des panneaux mis à jour de façon dynamique. À plus grande échelle, Angela Merkel a annoncé à l’automne 2020 vouloir faire de l’Allemagne le premier pays au monde à légaliser les véhicules autonomes sur l’ensemble de son territoire. Une solution qui permettrait de fluidifier la circulation dans les espaces urbains. La mise en place d’une “mobility data room” dont le rôle serait de collecter et valoriser les données nécessaires aux véhicules autonomes est à l’étude pour atteindre cet objectif.

 

En matière de revitalisation des centres-villes, la data est l’alliée des collectivités territoriales. Elle constitue un outil de pilotage des politiques publiques, à condition d’identifier les jeux de données pertinents pour répondre à une problématique donnée et de croiser les données de la ville avec celles de ses partenaires et prestataires.