La Data Cité, premier pas vers la Smart City.

19 juillet 2019

Qu’est ce qu’une data cité ?

Au coeur même du concept de smart city, il y a la donnée. L’utilisation de cette donnée apporte un nouveau mode de penser la ville. En effet, l’ensemble des parties prenantes de la ville (élus, services municipaux, citoyens, associations, entreprises, etc.) ont tout à gagner à utiliser les données partagées dans le cadre d’une data cité.

Ces données peuvent provenir de nombreuses sources : internet, applications, objets connectés, etc. Il en résulte des volumes considérables : on considère que l’univers numérique représentera 40 zettaoctets (soit 10^21) en 2020 et qu’en 2025, il y aura plus de 21,5 milliards d’objets connectés à travers le monde.

En devenant une data cité, c’est à dire en exploitant astucieusement une partie de ces données, (en les croisant, en les analysant, en les restituant), la ville peut apprendre à mieux se connaitre, proposer des nouveaux services à ses citoyens, et ainsi dresser le socle de sa smart city.

Pourquoi devenir une data cité ?

Les raisons de s’intéresser à la donnée et de s’engager sur le chemin de la data cité sont multiples.

 

1. La ville dispose d’outils efficaces pour assurer son propre pilotage. En recueillant des données, les services municipaux et les élus sont capables d’obtenir de la visibilité sur la qualité et l’impact des mesures qu’ils mettent en place. En analysant ces données, ils peuvent identifier des irritants ou des points de blocage qui nuisent à la qualité de leur service et proposer des solutions afin d’y remédier. La ville entre alors dans un processus d’amélioration continue qui lui permettra de converger vers des services toujours plus adaptés à la demande citoyenne et avec une plus grande réactivité. Energie, santé, environnement, mobilité ou sécurité de la population, les secteurs d’applications sont nombreux !

La ville d’Angers base son projet de smart city sur l’utilisation d’IoT, de capteurs ainsi que d’un hyperviseur. La ville prévoit de remplacer un nombre important de candélabres énergivores par des luminaires à LED qui ne s’allumeront qu’à l’approche d’un piéton ou d’une voiture. Des cellules mesureront la fréquentation des pistes cyclables et les places de parking disponibles. Des capteurs permettront de surveiller le niveau des bennes à déchets pour optimiser la collecte. Le chauffage des 550 bâtiments publics sera géré et optimisé grâce à des capteurs.

 

2. La ville offre de nouveaux services aux citoyens. En donnant accès à des données en temps réel sur son environnement direct (transport, pollution, sécurité, etc.), les collectivités fournissent un service public novateur au citoyen.
A l’inverse, le citoyen peut lui même contribuer à améliorer le fonctionnement des institutions. Partage de données, sondages, votes en ligne : autant de moyens qui fluidifient les échanges entre les citoyens et la cité. Toutes ces données et leur traitement permettent à la cité de prendre toujours davantage en considération les idées de ses citoyens et ainsi de développer une activité démocratique nouvelle.

Des applications comme Neocity, Bouge ma ville, myMairie ou encore Citylity permettent aux villes d’interagir directement avec leurs citoyens. Ainsi, Neocity, permet aux citoyens, de signaler des problèmes à la mairie (ex : chaussée abîmée) et de l’illustrer avec une photo, de recevoir des notifications de la ville, de répondre à des sondages ou d’en proposer auxquels les autres citoyens peuvent répondre. A noter que ces applications proposent bien souvent des marques blanches.

 

3. La donnée dynamise l’ensemble du territoire sur lequel elle est exploitée. Le partage des données est une pratique qui devient aujourd’hui la norme dans plusieurs domaines. Dans le cadre de la Loi Lemaire, les collectivités territoriales de plus de 3500 habitants et plus de 50 agents administratifs sont incitées à rendre publiques les données qu’elles détiennent. Cette démarche d’open data, vise à la fois à une plus grande transparence de l’administration, mais également, à un partage d’information dans le but de créer de la valeur. En effet, ces données mises à disposition sont susceptibles d’être exploitées par d’autres acteurs qui par croisement avec leurs propres données ou d’autres données accessibles sont en mesure de proposer de nouveaux services et de partager eux mêmes leurs données (ex : via une plateforme d’innovation). Cette démarche tend à faire de chacun un acteur de la smart city, elle est ainsi susceptible de promouvoir l’innovation locale et de rendre le territoire plus attractif.

A Issy-les-Moulineaux se développe le projet SO Mobility, partenariat entre la municipalité, Bouygues, Colas, Engie, la Caisse des dépôts, Cisco et des startups telles Be Park, Mapool, Citygoo, Opendatasoft, Paybyphone… Le groupement ambitionne de développer une application multimodale permettant à ses utilisateurs de trouver en temps réel la meilleure solution de transport et de parking.

 

Attention cependant à ne pas tomber dans le piège de la donnée pour la donnée : la donnée doit rester au service des usages et être utilisée dans le respect des enjeux réglementaires de confidentialité et de sécurité (ex : RGPD). Une data cité ne deviendra une smart city qu’à condition de valoriser la donnée dans les services apportés à ses citoyens.