Impact environnemental du numérique : le comprendre pour mieux le contenir

30 mars 2022

Alors que le GIEC a publié un nouveau rapport le 28 février dernier, il apparaît que le dérèglement climatique s’accélère encore. Cette menace qui pèse sur les écosystèmes trouve sa source dans de très nombreuses activités. Nous nous intéressons aujourd’hui à l’une des sources d’impacts négatifs sur l’environnement qui prend de plus en plus de place dans notre quotidien : le numérique. C’est l’occasion de reparler du rapport conjoint de l’Ademe et de l’Arcep sur l’empreinte environnementale du numérique. En mai 2022, un rapport complémentaire sera publié, avec des projections à 2030 et 2050. En attendant, Abylon revient sur ce premier rapport qui identifie les causes de l’impact environnemental du numérique. Parce que pointer un problème ne suffit pas à le résoudre, nous mettons aussi en avant des initiatives qui œuvrent pour un numérique plus responsable.

 

Quel impact environnemental du numérique en France ? 

Selon le rapport de l’Ademe et de l’Arcep, le numérique est aujourd’hui responsable de 2,5% de l’empreinte carbone de la France. Ce n’est pas tout : les usages numériques des français sont également consommateurs de ressources non renouvelables (énergies fossiles, métaux, minéraux). L’étude a été réalisée selon la méthodologie de l’analyse de cycle de vie (ACV). Elle fait apparaître différentes sources de nuisances pour l’environnement :

  • C’est l’étape de fabrication qui pèse le plus lourd dans l’impact environnemental du numérique : 80% (contre 20% pour l’utilisation)
  • Les appareils électroniques représentent 65 à 90% des impacts. Parmi les terminaux, les téléviseurs sont les plus consommateurs : ils génèrent à eux seuls 11 à 30% des impacts.
  • Viennent ensuite les data centers: 5 à 20% de l’empreinte
  • Les réseaux fixes et mobiles représentent quant à eux entre 2 et 15%.

 

Comment contribuer à changer les choses ? 

3 grandes pistes d’action sont identifiées dans le rapport de l’Ademe et de l’Arcep :

  1. Améliorer l’accès aux données pour affiner la connaissance des impacts environnementaux réels et potentiels
  2. Insuffler une réflexion collective sur les modes de consommation du numérique et leur impact dans l’objectif d’allonger la durée de vie des terminaux, d’encourager l’écoconception, de soutenir la réparation et l’emploi…
  3. Sensibiliser et impliquer tous les acteurs dans cette transition

Ces lignes directrices sont aussi celles que nous nous efforçons de mettre en œuvre pour accompagner nos clients. En effet, nous sommes convaincus que la technologie constitue un levier pour rendre les territoires plus durables et plus résilients, à condition de les mettre au service du développement durable.

Nous croyons également en la force de l’écoconception pour construire des solutions durables by design. En d’autres termes, il s’agit de faire de la durabilité un principe directeur de l’action. Des usages plus vertueux existent : nous intervenons auprès des acteurs publics et privés pour diffuser les bonnes pratiques qui contribueront à rendre leurs activités plus respectueuses de l’environnement.

 

Quelques initiatives de terrain 

Face au défi du changement climatique, de nombreux projets et actions émergent sur tous les territoires, à toutes les échelles. La complexité des enjeux est telle qu’il apparaît nécessaire de partager toujours plus d’informations pour amener les citoyens à agir à leur niveau. C’est la stratégie qu’ont choisie trois initiatives qui œuvrent pour un numérique plus responsable et qui ont particulièrement retenu notre attention :

  • La Fresque du Numérique : à l’image de la Fresque du Climat, la Fresque du Numérique propose des ateliers ludiques et collaboratifs. L’intelligence collective est mobilisée pour appréhender les impacts environnementaux du numérique. À l’heure actuelle, plus de 10 000 personnes ont été sensibilisées à ce sujet.
  • Halte à l’Obsolescence Programmée : l’un des défis à relever pour rendre le numérique plus responsable réside dans l’allongement de la durée de vie des terminaux (smartphones, tablettes, ordinateurs…). C’est l’objet de l’association Halte à l’Obsolescence programmée. Elle mène des campagnes de sensibilisation afin de limiter la surconsommation d’appareils électriques et électroniques mais aussi pour obtenir des réglementations plus strictes pour les fabricants.
  • L’institut du Numérique Responsable : ce think tank accompagne les acteurs publics et privés dans l’adoption d’usages numériques plus responsables. Il œuvre également à rendre le numérique plus inclusif et plus éthique. L’institut se décline au travers d’associations comme la NNR localisée à Nantes ou la BNR en cours de lancement en Bretagne.

 

Le numérique responsable est un sujet qui s’est aussi fait une place à l’agenda des collectivités territoriales. Ainsi, la Belle Alliance, un regroupement d’associations d’élus et d’agents territoriaux, œuvre pour un numérique territorial responsable, éthique et inclusif. Une preuve supplémentaire que numérique et développement durable ont vocation à évoluer main dans la main.

 

Crédits photo : Pablo Garcia Saldaña on Unsplash