Dessiner de nouveaux services publics en s’appuyant sur la data

03 octobre 2019

Les données sont une aide à la décision précieuse à chaque étape de l’élaboration et de la mise en œuvre de politiques publiques. Avec une connaissance plus fine des comportements des usagers et une évaluation des actions menées facilitée par des données chiffrées, les collectivités territoriales entrent dans un processus d’amélioration continue. En effet, elles se saisissent de plus en plus de leurs données pour imaginer de nouveaux services. Tour d’horizon des bénéfices et enjeux.

Collecter des données fiables et utiles

Les acteurs publics disposent déjà d’ensembles de données particulièrement diversifiés (population, transports…) mais qui ne sont pas forcément structurés. Certaines données complémentaires entre elles sont détenues par des administrations différentes voire des entreprises prestataires de service. La question de la coopération entre organisations pour croiser des données complémentaires est alors centrale. Pour faire de la donnée une ressource, une gouvernance spécifique et transverse est nécessaire : le processus de collecte doit être normé, les données fiabilisées puis traitées. Une information utile à la prise de décision provient le plus souvent du croisement de différentes sources de données. C’est pour cette raison que des villes et territoires français comme la métropole de Dijon ou la communauté de communes du Pays Haut Val d’Alzette se sont dotés d’hyperviseurs urbains. Grâce à une visualisation simple du territoire à un instant donné, les services des collectivités sont en mesure d’agir rapidement face à tout type d’événement.

Croiser les informations pour proposer de nouveaux services

Les différents segments d’usagers (citoyens, entreprises, services…) sont à la fois fournisseurs de données et bénéficiaires de services publics. La compréhension de leurs comportements et des usages permet de repenser les politiques publiques pour les adapter à leurs besoins. Le partenariat mis en place par la communauté d’agglomération Versailles Grand Parc avec l’entreprise Waze repose sur ce principe. Pour faciliter la circulation sur le territoire, les communes publient dans leur plateforme open data les perturbations de voiries (travaux, fermetures de routes…). Celles-ci sont automatiquement affichées sur Waze et donc disponibles pour l’ensemble des utilisateurs. En retour, Waze permet aux collectivités de connaître en temps réel l’état de la circulation sur le territoire. Mieux informés, les services d’information aux usagers sont plus réactifs.

S’appuyer sur la data pour renforcer l’attractivité du territoire

Souvent associée aux services de mobilité, la data peut se révéler une aide à la décision utile en matière de management de centre-ville. C’est ce qu’a démontré la ville de Vence avec son observatoire interactif des flux piétons. Des détecteurs de flux ont ainsi été installés pour évaluer la fréquentation piétonne du centre-ville par heure, jour, semaine, mois ou année. La ville est aujourd’hui capable de mesurer l’impact de différents types d’événements (opérations culturelles, commerciales, sportives…) sur le centre-ville. Cela lui permet notamment d’ajuster la programmation festive, d’améliorer l’équipement urbain (signalétique…) ou encore d’apporter une aide aux études de marché à des entreprises pour de nouvelles implantations commerciales.

Changer de méthodes pour améliorer les services

La data permet de penser des politiques publiques à partir de la réalité du terrain. Le citoyen peut être le premier producteur de données s’il en retire un bénéfice concret par la suite. L’exploitation des données induit une horizontalité nouvelle dans la définition et le pilotage des politiques publiques : d’une mise en place descendante, on passe à une approche centrée sur les usagers. C’est le cas avec l’application MyFunCity mise en place au Brésil et qui incite les citoyens à noter la qualité et la propreté d’infrastructures publiques (voirie, écoles, hôpitaux…).