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Dans quel immeuble vivra-t-on en 2050 ?

08 janvier 2020

“Le nouveau visage de l’immeuble à l’horizon 2050” : Abylon a eu le plaisir d’assister à un atelier Métamorphoses à ce sujet. Avec 75% de la population mondiale qui vivra dans les villes en 2050 et des enjeux climatiques qui n’ont jamais été aussi importants, le fait urbain s’impose comme un défi majeur pour le XXIe siècle. Dans ce contexte, un néo-urbanisme émerge et met la mixité des usages au centre de ses réflexions pour construire la ville du futur. L’immeuble est un lieu d’innovation essentiel pour repenser les espaces urbains et les interactions qui s’y déploient. Alors, à quoi ressembleront les immeubles en 2050 ? Voici les réponses que nous avons retenues.

L’immeuble du futur sera plus adapté aux modes de vie des citadins

L’aménagement urbain actuel est un héritage des années d’après-guerre. L’évolution de la ville n’a pas accompagné celle des modes de vie des citoyens (taille des ménages, divorces…). Le bâtiment évolue peu : le parc immobilier se renouvelle au rythme de 1% par an. Or, de nouveaux usages ont déjà changé la donne : développement de la colocation, apparition d’espaces partagés… L’immeuble du futur se caractérisera par sa modularité, à l’image d’une tour innovante qui a vu le jour en Chine. Dans cette tour, les usagers partagent les espaces en fonction de leurs besoins. Les pièces sont mobiles et les raccordements aux différents réseaux passent par le sol. Il est alors possible d’ajouter une pièce en plus à son appartement lorsque l’on reçoit. Pratique !

L’immeuble du futur se caractérisera par sa modularité

La densification urbaine va de pair avec la diversification des usages de l’immeuble

L’étalement urbain n’est plus soutenable : il est fortement consommateur de ressources naturelles et provoque des problèmes en matière de mobilité. De son côté, la densification rend la ville moins énergivore car elle permet d’optimiser les réseaux. La ville du futur sera une ville verticale, avec des immeubles aux usages mixtes et peu consommateurs d’énergie. Panneaux photovoltaïques, cascades hydrodynamiques, photosynthèse d’algues vertes, hydroponie, permaculture… trouveront leur place dans les immeubles. Ainsi, la tour innovante chinoise que nous avons présentée collecte et recycle les eaux usées pour les redistribuer en boucle vertueuse vers les jardinières. Le bâtiment est en outre carbo-absorbant grâce à la photosynthèse naturelle. À l’échelle de la ville, certains espaces urbains peuvent également être transformés dans un objectif solidaire, à l’instar des bains-douches, qui deviendraient des îlots de chaleur humaine.

Quelques exemples d’immeubles innovants :

  • Les villes flottantes, comme le projet nénuphar imaginé pour accueillir des réfugiés climatiques
  • Les fermes verticales
  • Les villages auto-construits sur des dalles de béton : villages verticaux équipés de potagers pour atteindre l’auto-suffisance alimentaire
  • Les villes semi-amphibiens construits à partir de déchets plastiques transformés en matériaux de construction

Des conséquences sur l’ensemble des territoires

La France est un cas atypique en Europe. Alors que nos voisins connaissent des phénomènes de perte de population, les territoires français voient leur population augmenter à toutes les échelles. Paris fait figure d’exception, avec une population intra-muros qui baisse. Les territoires ont donc leur carte à jouer : les métropoles de province et les petites villes alentours sont amenées à se développer.

Quatre scénarios possibles se dessinent pour l’avenir :

  1. Poursuite des tendances actuelles : Les métropoles se renforcent au détriment des petites villes. Elles absorbent l’activité économique, ce qui engendre un besoin d’investissements importants dans les transports collectifs. Ceci aurait des conséquences majeures sur l’environnement et sur l’accroissement des inégalités entre les populations et entre les villes.
  2. Saturation de la vie urbaine: La qualité de vie en ville se détériore, ce qui provoque des mouvements de population vers les villes moyennes et les petits villes. Cette gentrification rurale entraînerait une baisse d’intensité dans les transports (développement du télétravail…) et de la pression foncière. Une fracture culturelle entre les urbains et les néo-ruraux se creuserait.
  3. Développement d’une ville du partage : Le passage d’une économie de la propriété à une économie de l’usage permettrait de retrouver de l’espace disponible en ville (jusqu’à 20% d’espace en plus à l’échelle d’un gros bloc d’habitation). La ville de Paris a ainsi lancé fin 2019 un projet innovant consistant à vendre les murs des immeubles neufs. Les murs sont détachés de la propriété foncière. Les propriétaires des logements sont ainsi locataires d’une concession de 99 ans sur la surface occupée par leur appartement.
  4. Apparition d’un réseau de métropoles : Le développement des métropoles de province rééquilibrerait le territoire, avec de grands pôles métropolitains reliés entre eux grâce à de nouveaux réseaux de transport. L’activité économique serait elle aussi rééquilibrée et les espaces écologiques préservés.

Et vous, comment pensez-vous que l’on habitera la ville dans le futur ?