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Depuis quelques années, les déserts médicaux sont devenus un sujet de préoccupation majeur en matière de santé publique. Ainsi, en 2018, on estimait que plus de 5 millions de Français habitaient un territoire considéré comme un désert médical. En d’autres termes : un territoire où l’offre de services médicaux est insuffisante pour répondre aux besoins de la population. La crise sanitaire qui a éclaté au printemps 2020 a elle aussi renforcé le débat en matière d’accès aux soins. Si la santé connectée a fortement progressé sous l’effet du confinement, il semble aujourd’hui nécessaire de penser ou repenser sa place dans la globalité de l’offre de soins. La santé connectée est porteuse de promesses pour les déserts médicaux. Chez Abylon, nous sommes convaincus que les outils digitaux peuvent améliorer le service rendu aux citoyens. À condition de mettre en place des mécanismes de coordination entre les acteurs et des dispositifs d’accompagnement pour que les usagers s’approprient ces nouvelles pratiques.
Les déserts médicaux : une question d’égalité des territoires et des citoyens
Dans un désert médical, l’offre de soins ne permet pas de répondre aux besoins des habitants. Les délais de prise en charge sont allongés, ainsi que les temps de trajets des patients pour se rendre en consultation. Face à ces difficultés, certains patients renoncent à se faire soigner ou sont pris en charge tardivement. Ainsi, 8,1% de la population française se trouve dans une situation de faible accessibilité aux soins médicaux, avec moins de 2,5 consultations par an en moyenne. L’existence de déserts médicaux pose donc la question de l’égalité des territoires et de l’égalité des citoyens dans l’accès aux soins.
Souvent, on a tendance à penser que l’inégalité de la répartition territoriale de l’offre de soins concerne surtout les espaces ruraux. Or, si les territoires ruraux sont affectés par le manque de médecins généralistes et spécialistes, c’est aussi le cas des villes moyennes et des zones péri-urbaines. Comme le soulignait dès 2013 le rapport du Sénat intitulé “Déserts médicaux : agir vraiment”, cette situation peut sembler paradoxale. Le nombre de médecins n’a jamais été aussi élevé en France, or on constate une difficulté de plus en plus importante à accéder aux professionnels de santé. Dans ce contexte, la e-santé apparaît comme une solution complémentaire à explorer pour faciliter l’accès aux soins.
Les opportunités offertes par la santé connectée… parfois limitées par la fracture numérique
La santé connectée regroupe un ensemble de dispositifs de télémédecine pour assurer des soins et une surveillance des patients à distance : téléconsultation, téléexpertise, télésurveillance, téléassistance. Si ces pratiques se sont largement diffusées dans l’urgence de la crise sanitaire liée à la Covid-19, la question de la formation des médecins à l’usage de ces outils reste d’actualité. Un travail collaboratif entre médecins et industriels permettra certainement de développer dans un futur proche des outils adaptés à la pratique de la médecine à distance, pour capitaliser sur les enseignements de cette crise.
Toutes les modalités connectées de prise en charge des patients permettent de réduire le temps de trajet pour consulter un médecin. Elles permettent aussi de conserver le lien entre les patients et les soignants malgré la distance. Néanmoins, elles ne peuvent intervenir qu’en soutien à la médecine traditionnelle et à un travail en profondeur sur l’attractivité des territoires concernés. En effet, à la fracture sanitaire se superpose quelquefois la fracture numérique. Or, sans réseau Internet performant, l’exercice de la télémédecine peut vite devenir périlleux.
La nécessaire coopération entre acteurs dans les territoires
Une offre de santé complète et accessible est un élément important pour le développement du territoire. C’est pourquoi, chez Abylon, nous portons la conviction que la médecine de demain naîtra d’une collaboration étroite entre les différents acteurs de la santé : patients, praticiens, collectivités territoriales notamment. De nombreuses collectivités territoriales ont pris l’initiative de construire des maisons de santé en vue d’attirer médecins et autres praticiens de santé, et ainsi faciliter l’accès aux soins pour les habitants de leur territoire. Ces démarches incitatives n’ont pas toujours débouché sur des installations. Or, une maison de santé sans praticiens ne rend pas l’offre de soins plus accessible pour les patients.
Chez Abylon, nous intervenons auprès des collectivités territoriales pour faciliter le dialogue entre les différentes parties prenantes. Nous sommes convaincus que la e-santé est un outil de décloisonnement qui facilite l’accès aux soins. Mais, avant d’implémenter de nouveaux outils, il nous paraît essentiel d’offrir aux habitants un espace pour exprimer leurs besoins et de consulter les professionnels de santé sur les mécanismes à mettre en place pour une meilleure coordination des soins.
Toutes ces innovations ne pourront exister que si elles font sens pour les usagers. C’est dans cet esprit que nous menons des missions d’accompagnement auprès des territoires. Avec des méthodes d’innovation ouverte, nous contribuons à faire émerger les besoins des différentes parties prenantes pour co-construire avec elles un projet qui leur correspond.
