Réinventer notre rapport aux ressources : le développement de l’économie circulaire
Dans un monde de ressources limitées, il devient crucial de relever le défi de la transition écologique et énergétique. L’économie circulaire constitue une réponse à cet enjeu. Contrairement au modèle économique linéaire traditionnel (extraire, fabriquer, consommer, jeter), l’économie circulaire vise à produire des biens et services de manière durable. Comment ? En réduisant le gaspillage des ressources et la production de déchets, et en limitant la consommation. L’économie circulaire présente aussi l’avantage de réduire la dépendance excessive à certaines ressources naturelles primaires. Les domaines d’application sont nombreux : énergie, eau, déchets, construction… Comment fonctionne ce modèle ? Pourquoi peut-il soutenir l’émergence d’un nouveau mode de gestion des ressources ? On revient aujourd’hui sur des débats entendus, en fin d’année, au Salon Pollutec !
Le paradoxe de la transition écologique et énergétique : un besoin croissant de ressources
“Plus nous serons ambitieux, plus il faudra extraire des ressources de la terre. C’est tout le paradoxe de la transition écologique et énergétique”, soulignait le directeur général d’AREP lors du Salon Pollutec. Le monde connaît aujourd’hui un mode de vie intensif en matières premières. Chaque année, ce sont environ 100 milliards de tonnes qui sont extraites de notre environnement. Cela représente environ 13 tonnes par personne, réparties de façon très inégale parmi les pays.
La production croissante de biens matériels, la consommation toujours plus élevée et la démographie exponentielle créent une pression sur les ressources. Pour sortir de la dépendance au pétrole, d’autres ressources ont d’abord été exploitées dans le cadre de la transition énergétique (minerais…). Aujourd’hui, l’usage de ces mêmes ressources les met en péril : la fabrication d’un véhicule électrique exige six fois plus de ressources minérales qu’une voiture thermique, une éolienne offshore consomme six fois plus de ressources minérales qu’une infrastructure classique pour produire la même puissance…
L’Union européenne : une situation de dépendance forte
Ces défis environnementaux se doublent d’enjeux géopolitiques. La crise des terres rares en 2010, et plus récemment la pandémie, ont mis en évidence la situation de forte dépendance de l’Union européenne vis-à-vis du reste du monde. Plus de 90% des importations de matières premières énergétiques proviennent de Chine, y compris les matières raffinées. On assiste par ailleurs à une relance de l’exploitation minière au niveau mondial. Cela répond à des besoins concrets : pour produire un smartphone, il est nécessaire d’extraire entre 50 et 200 kg de matières premières. L’adoption d’un nouveau modèle économique tel que l’économie circulaire peut répondre, au moins en partie, à ces enjeux.
L’économie circulaire : une solution globale
Fondée sur 4 principes fondamentaux (réduire, réutiliser, valoriser, recycler), l’économie circulaire nous invite à repenser l’utilisation des ressources. En réduisant notre dépendance excessive aux ressources naturelles primaires, elle contribue à esquisser des solutions pour un futur durable. Il est possible de la déployer dans divers domaines d’application : énergie, eau, déchets, construction…
Face à la rareté des ressources et des émissions de gaz à effet de serre liées à leur cycle de vie, l’économie circulaire nous incite également à repenser les usages et pratiques selon 5 grands principes :
- La sobriété systémique et la sobriété à la source: réfléchir à nos besoins réels pour éviter la surproduction plutôt que d’en gérer les effets
- Allonger la durée de vie des objets : produire moins mais mieux pour penser la performance de la production dans le long terme
- Réemployer les matériaux et équipements
- Recycler : valoriser les déchets retraités, pour leur fonction initiale ou d’autres finalités, reste crucial.
Les entreprises qui s’engagent aujourd’hui dans un processus de transition seront plus compétitives demain. Entrer dans le cercle vertueux de l’économie circulaire, c’est sortir d’une vision de court terme pour concevoir et développer des stratégies de long terme qui auront des effets positifs sur l’ensemble de la chaîne de valeur. L’économie circulaire renforce la compétitivité par une meilleure maîtrise des coûts, en limitant ce que ne peut pas être optimisé, réemployé, réutilisé ou recyclé. Elle contribue aussi à sécuriser les approvisionnements, un enjeu que la pandémie a mis en lumière. Par ailleurs, elle incite les entreprises à mieux prendre en compte leur écosystème local. Les liens de proximité avec les clients et fournisseurs et améliore la capacité d’adaptation face aux aléas. La relocalisation potentielle de certaines activités et la meilleure maîtrise de l’impact environnemental sont aussi des atouts à ne pas négliger en termes d’image.
Une transition écologique et énergétique réussie, c’est d’abord repenser notre rapport aux ressources. Les consultants d’Abylon vous accompagnent dans la conception de modèles plus durables et dans la mobilisation de vos équipes pour mener ce changement. Vous avez des projets ? Parlons-en !