Depuis quelques années, les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) émergent comme une question environnementale centrale. Souvent surnommées “polluants éternels”, les PFAS sont des micropolluants d’origine industrielle utilisés depuis les années 1950 pour leurs propriétés anti-adhésives, anti-feu et imperméabilisantes. On les retrouve par exemple dans le Téflon, les cosmétiques, les produits ménagers ou encore dans des applications industrielles comme les mousses anti-incendie. Les PFAS présentent des propriétés remarquables mais leur stabilité chimique extrême les rend très persistants dans l’environnement par effet de bioaccumulation. Cela signifie qu’ils ne se dégradent pas après utilisation puis dispersion dans l’environnement. Ils sont désormais présents dans les rejets industriels, les eaux souterraines et la chaîne alimentaire. Bien que leurs effets sur la santé humaine soient encore mal connus, certains PFAS sont considérés comme cancérigènes pour l’homme. C’était l’objet d’une conférence au salon Pollutec, à laquelle nos consultants ont assisté. L’occasion pour Abylon de faire le point sur la question.

 

Quel cadre juridique face aux enjeux environnementaux et sanitaires des PFAS ? 

Face aux enjeux posés par les PFAS, une réglementation est progressivement mise en place au niveau national et européen. En France, un Plan d’action ministériel a été lancé en avril 2024. Il repose sur 5 axes principaux :

  • Développer des connaissances sur les PFAS et leur impact
  • Améliorer et renforcer la surveillance des contaminations
  • Réduire les risques par la réglementation des utilisations et l’identification des usages essentiels
  • Stimuler l’innovation pour développer des alternatives non toxiques
  • Informer pour mieux agir, notamment via des bases de données dédiées

La France a, par ailleurs, transposé dans son droit national la directive européenne “eau potable” (2020). Ce texte fixe notamment un seuil de qualité par le contrôle de la présence de 20 PFAS dans l’eau. Celle-ci ne doit pas excéder un total de 0,1 microgramme par litre. La surveillance est aujourd’hui obligatoire pour les services de distribution d’eau potable. En cas de dépassement, les ARS (Agences Régionales de Santé) peuvent décider de restrictions sur la consommation d’eau. Depuis octobre 2024, un arrêté a également rendu obligatoire l’analyse de 49 PFAS dans les rejets atmosphériques.

En Europe, le règlement REACH impose des restrictions sur la vente des PFAS. La réglementation POP (Polluants Organiques Persistants), quant à elle, limite ou interdit leur production.

 

L’expertise Veolia : des solutions concrètes face aux PFAS

Leader sur le marché du traitement et de la distribution de l’eau en France, Veolia a engagé une campagne nationale d’analyse dès que des protocoles ont été disponibles concernant les PFAS. L’objectif : établir un premier état des lieux sur la situation des services que l’entreprise opère. Conformément à la réglementation, Veolia analyse à grande échelle, dans l’eau qu’elle distribue aux consommateurs, les 20 PFAS cités par le législateur. En cas de dépassement des seuils, Veolia accompagne les collectivités territoriales dans la mise en place d’actions correctives. La campagne d’évaluation, lancée fin 2023, a concerné 2400 points de production desservant plus de 20 millions d’habitants. En septembre 2024, la conformité de l’eau potable au regard des nouvelles normes PFAS a pu être attestée pour plus de 99% des contrats.

L’action de Veolia pour la surveillance et le traitement des PFAS repose, entre autres, sur deux dispositifs. Pour la phase de diagnostic, Veolia a développé la solution Diabolo, un laboratoire mobile unique qui peut être installé au plus près du captage nécessitant un traitement. Chaque eau ayant ses particularités, et donc ses réactions propres, il permet de définir quel est le charbon actif le plus efficace sur les micropolluants détectés, la quantité de charbon nécessaire pour le traitement, ainsi que la fréquence de renouvellement des filtres et le coût. Le second dispositif repose sur des Unités Mobiles de Traitement (UMT), particulièrement intéressantes pour les situations d’urgence. En cas de dépassement des seuils, les UMT peuvent être rapidement déployées, offrant la possibilité de mettre en place des mesures correctives immédiates pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en eau.

Ainsi, le groupe Veolia, en collaboration avec ses filiales, intervient sur toute la chaîne de valeur : de la phase de détection des PFAS à leur traitement puis, en aval, pour le nettoyage et le traitement des filtres.

Crédit photo : Maria di Lorenzo on Unsplash