Dès 2016, lors du lancement de son projet de « big data de la tranquillité publique », Marseille affichait son objectif de devenir la première « safe city » de France. Pourtant, cette facette de la smart city demeure mal connue du grand public et peu investie par les collectivités territoriales. Les projets restent concentrés dans les métropoles. Un enjeu d’attractivité pour les villes moyennes et les territoires.
La safe city, de quoi parle-t-on ?
La safe city est un ensemble d’outils numériques mis au service de la surveillance intelligente des infrastructures et des personnes dans la ville. Ces moyens ont pour objectif de se prémunir contre des risques sécuritaires (terrorisme, délinquance, intrusions dans les systèmes d’information), tout au long de l’année ou à l’occasion d’événements exceptionnels, par exemple des championnats sportifs ou des festivals. Certaines collectivités vont même plus loin, à l’instar de Dijon Métropole, avec le projet « OnDijon », déployé sur 23 communes. Six postes de commandement sont ainsi regroupés pour assurer la sûreté de l’espace public et des bâtiments publics en cas de crise (neige, incendies, intrusions…).
L’avance des métropoles
Les métropoles ont été les premières à se doter d’équipements numériques pour faire face aux risques sécuritaires mais aussi climatiques (inondations…). Avec des densités de population plus fortes, elles sont également confrontées aux problèmes liés à l’augmentation de la densité des réseaux et la dépendance aux objets connectés, de plus en plus nombreux. Cette surconnexion des métropoles fait peser des risques sur les villes moyennes et les territoires ruraux ou périurbains. Plus accessibles, moins sécurisés, ces derniers sont susceptibles de subir une hausse de l’insécurité.
La cybersécurité au cœur de la safe city
L’augmentation des objets connectés multiplie les points potentiels de vulnérabilité. Les risques sont nombreux pour la collectivité : interruption de service, prise de contrôle externe, vol d’informations… Les collectivités doivent donc faire face à la nécessité de sécuriser leurs infrastructures. La coopération entre territoires est indispensable pour gérer la vulnérabilité des réseaux à la jonction entre les villes. Au-delà de ces problèmes techniques, la résilience d’un territoire se mesure aussi à sa capacité à sécuriser les données de la collectivité et des citoyens pour assurer le respect de la vie privée et des libertés fondamentales.