« Cahiers de rentrée » – Démarches de concertation citoyenne : de l’importance de soigner sa communication

Un élu territorial sur deux déclare que sa collectivité mène des actions de concertation citoyenne. C’est un des chiffres-clés qui ressortent de l’enquête sur la démocratie participative qu’Abylon a menée en partenariat avec La Gazette des Communes. Cependant, et c’est un autre enseignement de cette étude, on observe un écart de perception très fort entre les élus et les citoyens : si on leur pose la même question, ces derniers sont seulement 25% à affirmer que c’est le cas dans leur collectivité. 

Ce décalage révèle la difficulté des collectivités à rendre visibles leurs actions de concertation au plus grand nombre. Or, la mobilisation est un facteur essentiel de succès : c’est elle qui apporte de la légitimité à un processus de démocratie participative. 

Comment réussir à mobiliser davantage ? Chez Abylon, nous sommes convaincus qu’une démarche de concertation citoyenne doit s’accompagner d’une campagne de communication construite en parallèle de la stratégie de concertation. Loin d’être une recette universelle, cette campagne sur-mesure doit s’adapter à vos cibles et doit être revue tout au long du projet pour maintenir l’engagement des citoyens jusqu’à la fin du processus. Nos consultants ont développé une méthodologie en trois étapes pour accompagner tous vos projets de démocratie participative.

1ère étape : interpeller les citoyens 

40% des français interrogés au cours de notre étude ont indiqué manquer d’informations de la part de la collectivité pour prendre connaissance des actions de démocratie participative existantes. De leur côté, 66% des agents et élus de collectivités déployant ce type d’actions déplorent le manque d’engagement des citoyens. Alors comment réconcilier tout le monde ? 

L’étape de lancement de la concertation est déterminante pour s’assurer de la participation des parties prenantes concernées par la thématique. La communication d’une collectivité autour d’une concertation n’est pas seulement une diffusion d’information : il faut séduire les citoyens, leur donner envie, les convaincre qu’ils sont légitimes à participer aux discussions. Il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre une information de qualité et un effet mobilisateur. Une dynamique de lancement peut passer par différentes actions : affichage, balades urbaines, réunions formelles et informelles, communication digitale… Le but est d’aller à la rencontre de la population pour faire savoir, susciter l’intérêt et mobiliser. 

Dans cette première phase, l’enjeu est double : faire connaître le processus et donner aux citoyens les moyens de comprendre le sujet de la consultation. Cela implique de rendre les sujets accessibles à tous, lisibles, tout en fournissant de nombreuses informations. La ville de Rennes Métropole a choisi la voie de la gamification avec son outil Rennescraft. Déployé sur la plateforme du jeu de construction MineCraft, ce jeu vidéo a servi de support à une concertation sur l’aménagement urbain. Les ateliers se déroulaient en deux phases. Les participants étaient d’abord invités à visiter un site en cours d’aménagement puis à une session de jeu pour inventer collectivement leur environnement urbain de demain. 

2ème étape : stimuler et nourrir les échanges 

La communication autour d’une démarche de démocratie participative ne s’arrête pas au lancement. Au contraire, elle est un moyen de maintenir l’intérêt de la population dans le temps. Elle se doit d’accompagner chaque étape de la concertation en adaptant et en variant les outils, en donnant de la visibilité aux citoyens sur l’avancée du processus. 

Pour continuer à toucher un panel large de population, il est nécessaire d’adopter un mix d’actions événementielles, digitales, print et de relations publiques, par exemple en s’appuyant sur des associations. Dans le cadre du projet de renouvellement urbain “La Source”, Orléans Métropole a ainsi multiplié les actions de proximité : petit-déjeuner à la Maison de la réussite, rencontre avec les jeunes sur un lieu de passage du quartier, échanges avec les habitants lors d’une après-midi festive… 

Un des clés pour animer un processus de concertation dans la durée est de mesurer la performance de la communication mise en place. C’est ce qui permet de réajuster les outils pour atteindre les objectifs fixés. 

3ème étape : rendre compte 

Chez Abylon, nous avons la conviction qu’une bonne stratégie de communication accompagne la démarche de concertation aussi bien en aval qu’en amont du projet. Il est essentiel de communiquer sur le bilan de la concertation pour renforcer la légitimité de l’exercice. Cette exigence de retour vers les parties prenantes est un gage de transparence et de respect pour les contributions fournies. C’est également une façon de garantir la mobilisation lors de prochaines concertations, en démontrant l’utilité de l’exercice. 

Comme pour le lancement, il est important de clore officiellement le processus de concertation avec un temps fort. Dans le cadre du projet Rennes 2030, les habitants étaient invités à une grande soirée de restitution pour découvrir les grands axes du projet urbain adoptés à la suite de la concertation. 

La communication est un outil au service de la démarche de démocratie participative mise en place par la collectivité, elle ne doit pas être confondue avec la concertation elle-même. 

Et vous, savez-vous si votre ville ou votre intercommunalité a mis en place des actions de concertation citoyenne ? Si oui, comment l’avez-vous appris ?